Vous avez dit “Blob”?

Ni animal, ni plante, ni champignon, je me présente sous forme d’une masse jaune à la texture spongieuse et aux capacités étonnantes ! Sans bouche, sans yeux, sans estomac, sans cerveaux et sans membre, je peux malgré tout voir, manger, apprendre, résoudre des énigmes, communiquer et me déplacer. Découpé en morceaux, je cicatrise en deux minutes et je suis capable de me reproduire (je ne compte pas moins de 720 types sexuels…). Je me cache dans les recoins sombres de nos forêts et j’adore les flocons d’avoine. Dernier indice : je suis immortel !

Vous n’avez pas trouvé ? c’est normal ! Il s’agit d’un être extraordinaire, dont la taille peut atteindre plusieurs mètres carrés bien qu’il ne soit composé que d’une seule cellule (à titre de comparaison, une cellule humaine mesure autour de 10 micromètres), et qui répond au nom savant de Physarum polycephalum… ou, plus simplement, « blob » pour les intimes !

Si vous voulez en savoir plus, demandez aux élèves de 6e ! Ils ont commencé cette semaine à s’intéresser à cette étrange créature, dans le cadre d’une expérience éducative proposée par le CNES, en partenariat avec le CNRS (qui nous a gentiment envoyé 4 blob endormis début septembre).

L’objectif, pour les 6e, est d’appréhender la démarche expérimentale (réaliser un protocole expérimental, observer les résultats, les interpréter et communiquer les conclusions) en s’intéressant à deux des caractéristiques hors norme du blob : sa croissance impressionnante (il double de taille chaque jour) et sa capacité à se déplacer à la recherche de nourriture (1 cm par heure).

Ces deux mêmes expériences ont été menées par Thomas PESQUET à bord de l’ISS (excusez du peu !) afin d’observer les comportements du blob en apesanteur. Les élèves compareront ensuite leurs résultats avec ceux de l’astronaute.

Pour aller plus loin, nous testerons ensuite « l’intelligence » du blob en l’enfermant dans un labyrinthe… et ses goûts culinaires en lui proposant différents aliments façon « self service ».

Afin que les élèves puissent manipuler par binômes, il fallait disposer d’un grand nombre de blobs. Raison pour laquelle, depuis 15 jours, un des laboratoires de SVT s’est transformé en véritable élevage de blobs !

N’hésitez donc pas, si vous voyez de la lumière à l’heure du nourissage des blobs, à venir découvrir ces étranges créatures qui n’ont pas fini de faire parler d’elles. En effet, derrière ses allures d’ovni, cette espèce promet des avancées scientifiques majeures : réponse sur les origines de l’intelligence, traitement du cancer, découverte de nouveaux médicaments, amélioration de nos réseaux de transports…

Pour en savoir plus, vous pouvez visionner le documentaire d’Arte intitulé « le blob, un génie sans cerveau » https://www.youtube.com/watch?v=khMRjkUkhiA

Cécile FLAMBARD, professeur de SVT