La fresque toute en détails

 

L’oratoire, au cœur de l’établissement Saint-Gabriel, a été embelli d’une grande fresque murale. Cette œuvre, réalisée par François Maleval a été achevée au printemps 2021. Cette fresque présente le parcours de sainteté d’un jeune au sein de notre établissement, représenté sur la fresque par Zidore en rouge. Accompagné au long de sa progression par des figures exemplaires, ces dernières lui partagent chacune des valeurs fondamentales.
Les quatre figures principales encadrant l’oeuvre  sont : l’abbé Roussel, le Bienheureux père Brottier, Sainte Thérèse et Saint Gabriel. Les exemples qui montrent le chemin à Zidore sont au long des huit scènes proposées sont : saint Louis-Marie Grignon de Montfort, saints Louis et Zélie Martin, saint Martin de Tours, le père Gilbert, le Bienheureux Pier Giorgio Frassati, le pape François, saint Jean-Paul II et sainte Jeanne d’Arc.

 

 

 

 

Saint Gabriel, le messager, protecteur de l’établissement
En haut à droite se trouve l’ange Gabriel. L’établissement a été tenu par les frères de Saint-Gabriel. Saint Gabriel, grand messager de Dieu, est ici représenté de manière inhabituelle. Il tient dans sa main droite un bâton surmonté d’une fleur de lys. Sa main ouverte donne ce symbole de la royauté divine aux hommes. Nous avons, dans notre ressemblance à Dieu, une responsabilité, une place à prendre pour participer au bien commun. La douceur de ses traits, sa posture laissent transparaître la miséricorde divine. Tête baissée, humble, il vient également nous annoncer la Bonne Nouvelle : l’accomplissement du Christ, qui est l’alpha et l’oméga, comme le représente le chrisme sur le parchemin. La gloire de l’ange et la sainteté sont clairement représentées par le halo lumineux qui l’entoure ainsi que les reflets dorés de ses ailes. Protégés et missionnés par saint Gabriel, Zidore ainsi que tous ceux qui l’accompagnent, reçoivent, s’ils l’acceptent, le bâton du pèlerin et la parole du Christ.

 

 

 

 

Sainte Thérèse, protectrice des orphelins d’Auteuil
La petite Thérèse est née en 1873. Elle perd sa mère à 4 ans et demi et en reste très marquée. Thérèse, petite fille enjouée au caractère bien trempé devient après la mort de sa mère « timide et douce, sensible à l’excès ». Elle fait part à son père de son désir de rejoindre le Carmel à 15 ans et y entre grâce à une permission exceptionnelle malgré son jeune âge. Thérèse prononce ses vœux définitifs en 1890, à l’âge de 17 ans. Sa vie de prière puise sa source à la lecture de l’Evangile qu’elle porte toujours sur elle. Thérèse écrit de nombreux poèmes et pièces de théâtre.
Elle exprime largement son intention pour la vie éternelle : « Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la Terre ». Elle est atteinte de tuberculose en 1896 et souffre beaucoup durant sa dernière année de vie. À la même époque, elle souffre de déréliction spirituelle qu’elle traversa « en se jetant dans l’Amour » et affirme “Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même”. Elle rend l’âme en 1897. Très rapidement, sa tombe devient un lieu de pèlerinage. Elle est canonisée en 1925 et proclamée sainte patronne secondaire de la France en 1944.
Dès son arrivée aux Apprentis d’Auteuil en 1923, le père Brottier consacre la fondation à Sainte Thérèse et lui construit une chapelle. Il avait lui-même été placé sous sa miraculeuse protection pendant la Première Guerre Mondiale et en été sorti indemne, malgré sa grande exposition au danger. Il confie chacun des orphelins à la jeune sainte. « Ce dont les enfants ont été sevrés, c’est d’affection, Thérèse sera leur maman ». Elle guide maternellement Zidore sur un chemin d’amour.

 

 

 

L’abbé Louis Roussel, fondateur des Apprentis d’Auteuil
L’œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil a été fondée par l’abbé Louis Roussel le 19 mars 1866. Elle porte alors le nom d’Œuvre de la Première Communion. L’abbé accueille six enfants des rues. Il loue une maison au 40, rue Jean de la Fontaine dans le quartier d’Auteuil.
Son ambition est simple : accueillir, soigner, éduquer et préparer à la Première Communion tous les enfants qu’il accueille. Cependant, il ne peut pas les laisser repartir comme ça et souhaite donc leur apprendre un métier et leur trouver un maître d’apprentissage.
Avec la guerre de 1870, la situation est très compliquée et les apprentissages se font rares. Louis Roussel ouvre son propre atelier et lance les Apprentis d’Auteuil, initiative qui complète l’Œuvre de la Première Communion. Les orphelins apprennent alors le métier d’imprimeur au service de La France illustrée. Entourée de bienfaiteurs, cette fondation a vu passer 15 000 enfants lorsque l’abbé se retire en 1895.

Situé en haut à gauche de la fresque, cette figure paternelle continue son œuvre auprès de Zidore. Le « titi d’Auteuil », s’il n’est plus imprimeur, peut aujourd’hui encore grâce à l’abbé Roussel apprendre et se préparer au monde du travail. Ce réalisme bienveillant dont faire preuve Louis Roussel est un modèle sur le chemin de sainteté de Zidore.

 

 

 

Le bienheureux Daniel Brottier, le manager au service des orphelins
Autre figure encadrant la fresque, le père Daniel Brottier est un personnage clef de la Fondation des Apprentis d’Auteuil. Né en 1876, il désire très jeune devenir prêtre. Il est ordonné en 1899 dans la communauté des spiritains. Les pères du Saint-Esprit l’envoient à Saint-Louis du Sénégal. Il se révèle être un éducateur hors du commun. Plein de bon sens et brillant gestionnaire, il multiplie les initiatives pour soutenir financièrement ses œuvres. Il fait construire la cathédrale de Dakar.

Il doit rentrer en France pour des raisons de santé en 1911. Lorsque la guerre éclate, il est réformé mais s’impose comme aumônier volontaire. Il passe la guerre en première ligne et en revient indemne. L’évêque de Dakar lui dit alors l’avoir confié à la petite Thérèse. Il est nommé directeur des Orphelins Apprentis d’Auteuil en 1923. La fondation est alors au bord de la faillite. Il fait construire dès son arrivée un sanctuaire à Sainte Thérèse et en fait la protectrice des orphelins d’Auteuil. « Ce dont les enfants ont été sevrés, c’est d’affection, Thérèse sera leur maman ». En bon gestionnaire, il utilise les médias et relève l’œuvre du père Roussel. Une conséquente communauté de soutien et de solidarité se constitue autour des orphelins. En 1936, lorsqu’il rend l’âme, l’institution est passée de 70 jeunes à 1400. Il est béatifié en 1984 par Saint Jean-Paul II.
Sa pédagogie est toute entière basée sur l’espérance et la confiance. Exemple de droiture, il accompagne Zidore comme il a si bien su le faire de son vivant. Il semble dire encore « Allez toujours de l’avant, mes très chers enfants, façonnez votre caractère, vous n’avez pas le droit de ne devenir que des hommes moyens, vous avez le devoir de vous élever toujours plus haut. »

 

 

Scène 1 : la prière fervente à la Vierge Marie
Zidore est en train de prier devant la Vierge Marie. Il a alors environ 7 ans. Il est accompagné de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort. Le groupe d’enfants va chercher le père Grignon de Montfort pour aller devant la Vierge. Cette scène représente la simplicité de la foi des enfants, particulièrement devant notre mère du ciel, mais également leur spontanéité en prenant la main du prêtre.
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort est la figure qui accompagne Zidore sur cette scène pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il a écrit différents ouvrages au sujet de la Vierge Marie dont le Traité de la vraie dévotion à la Vierge Marie. Il était donc naturel que ça soit lui qui accompagne Zidore devant elle. Par ailleurs, c’est aussi le fondateur des frères de Saint-Gabriel. Cette communauté était responsable de notre établissement avant la reprise par l’œuvre d’Auteuil. C’est donc un clin d’œil à l’histoire de Saint-Gabriel. Le bâtiment principal est représenté juste après sur le chemin, comme la prochaine destination de Zidore et de Louis-Marie.

 

 

 

Scène 2 : Le bonheur dans le devoir d’état quotidien
Louis et Zélie Martin sont le symbole d’une sainteté ancrée dans le réel. Il n’est ainsi pas nécessaire d’être un évêque ou de faire d’incroyables actions. Louis et Zélie trouvent leur sainteté dans ce qui compose concrètement leur vie.
Zélie est une femme très active. Mère de neuf enfants, elle est également chef d’entreprise. Elle a à cœur d’assumer son devoir avec humour et humanité. Elle procure du travail à dix-huit ouvrières qu’elle “aime comme sa propre famille”. Avec leurs filles, ils utilisent une partie de leur temps et de leur argent à aider ceux dans le besoin. Louis est engagé dans un cercle de réflexion sur les obligations sociales des employeurs. Il quitte son métier d’horloger pour seconder sa femme dans son entreprise. La tendresse qui les unit s’exprime dans leurs nombreux projets et leurs actions quotidiennes.

Comprenant “qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir”, Louis et Zélie Martin consacrent leur vie à ceux qui les entourent et répondent avec dévouement à leurs différents devoirs (parents, chefs d’entreprise, époux et épouse). Ils sont donc pour Zidore le symbole d’une exigence aimante, d’une famille chaleureuse et lieu de sainteté.

 

 

 

Scène 3 : La chaste charité
Ce légionnaire romain placé en garnison en France vit une véritable conversion. Souhaitant se convertir très jeune au catholicisme, il est poussé par ses parents à rejoindre la légion à 15 ans. Il est envoyé en Gaulle, près d’Amiens. Il y rencontre un mendiant et n’ayant rien d’autre à lui donner, il détache la doublure de sa cape et la lui offre. La cape appartient à l’armée mais chaque soldat est libre de la faire doubler à ses frais. C’est cette doublure que Martin offre au mendiant, ne pouvant donner que ce dont il est réellement propriétaire. Il quitte l’armée après 25 ans de service et se fait baptiser. Il est proclamé évêque de Tours contre son gré et se soumet à la volonté populaire car il y voit la volonté divine.
Sur la fresque, il est accompagné de Zidore. Ce dernier est son écuyer, il chemine avec lui et l’aide. Saint Martin est un exemple de charité bien ordonnée et de justesse dans son rapport aux choses. C’est également un modèle de conversion. Il amène Zidore à être un jeune équilibré, chaste dans son rapport aux gens et aux choses et le guide vers la charité.

 

 

Scène 4 : La sainteté est une aventure !
La scène suivante dans le chemin de sainteté de Zidore est éclairée par la lumière du feu de camp. Zidore vit l’aventure de sa vie, conseillé par le père Alphonse Gilbert.
Cet aventurier dans l’âme est appelé au sacerdoce dès l’enfance. Originaire de Saint-Pierre et Miquelon, il rejoint la métropole au début de son adolescence et intègre le séminaire à Clermont-Ferrand. Il est ordonné prêtre spiritain à 23 ans. Il sera envoyé en mission aux quatre coins du monde. Il rappelle que l’amour est toujours premier et est souvent sollicité pour partager les trésors qui sont dans son cœur, sa sagesse et sa bienveillance.
Le père Alphonse dirige l’animation pastorale des Apprentis d’Auteuil de 1988 à 1995 avant d’être envoyé à Rome où il noue une belle amitié avec le pape Jean-Paul II. Alphonse Gilbert fut le postulateur de la cause de canonisation du père Brottier. Toute sa vie, il se laisse guider par l’amour et accueille chaque nouvelle rupture avec une grande confiance.Sur la fresque, le voyageur aguerri encourage Zidore à vivre sa vie en grand ! Il l’incite à affronter les obstacles vaillamment et à ne pas se laisser endormir par le confort moderne.

 

 

Scène 5 : L’effort au service des autres
Dans cette nouvelle scène, nous découvrons Zidore en action, escaladant une montagne. Le bienheureux Pier Giorgio Frassati est un jeune homme italien. Pour lui . Enfant têtu et boudeur, il a vécu au début du siècle dernier. Adolescent, il crée un groupe d’amis issus de la jeunesse dorée de Turin. Ils passent leurs fins de semaines à grimper aux sommets des montagnes, développant une passion pour l’alpinisme. Il exprime depuis sa jeunesse une grande sensibilité à la misère d’autrui. Il veut poursuivre ses études afin de travailler auprès des ouvriers et aider toute personne dans le besoin. Il multiplie les actions pour soutenir les personnes qu’il rencontre : récolter des fonds, trouver une place en école, un logement. Il s’investit intensément dans la Conférence Saint-Vincent-de-Paul. Son énergie sans limite le pousse à s’exclamer : « À nous, il n’est pas permis de vivoter ; vivre est notre devoir ! Trêve donc à toute mélancolie ! »

Son action est tournée vers Dieu et nourrie par la messe et la contemplation. Il meurt à 24 ans d’une maladie contractée en visitant les plus démunis. Il incite Zidore à développer son goût de l’effort, de la persévérance et du devoir accompli. Pier Giorgio devient un compagnon, un ami avec lequel partir en montagne ou aider qui en a besoin. Son action est portée par l’intrépidité, la convivialité et la charité. Il montre à Zidore que “le vrai bien se fait comme par inadvertance, petit à petit, quotidiennement, familièrement. »

 

 

 

 

 

Scène 6 : Le pape François, équilibre entre le temporel et l’éternel
Sur cette 6e scène, Zidore rencontre le Pape François. Celui-ci a une place toute particulière dans son chemin. Tout d’abord, hic et nunc, c’est le Pape actuel ! De plus, il a offert au monde trois textes sur des sujets centraux pour notre époque : l’écologie intégrale avec Laudato Si, la soif urgente de spiritualité des jeunes dans Christus Vivit et la fraternité qui relie chaque être humain avec Fratelli Tutti.

Il est le pape de ce temps : il vient de l’hémisphère sud et il confronte l’Eglise à ses travers. Tout en respectant les fondamentaux de la longue tradition judéo-chrétienne, il propose des réponses concrètes à de nombreuses problématiques auxquelles sont confrontés les chrétiens actuellement (migrations, pauvreté, inclusions des « périphéries »).
Le pape François incite Zidore à « se salir les mains » et à ne pas fuir les problèmes actuels par la superficialité que propose le monde. Il lui montre aussi le chemin de la sainteté ordinaire en mobilisant les outils et les réalités actuelles (béatification de Carlo Acutis, le cyber-apôtre, en octobre 2020). Enfin, il aide le jeune à réconcilier les paradoxes causés par la vie moderne et l’encourage à être un instrument de paix.

 

 

Scène 7 : Saint Jean-Paul II et la miséricorde divine
Dans cette scène, Zidore rencontre saint Jean-Paul II. Agenouillé devant lui, il reçoit humblement sa bénédiction.
Karol Wojtyla, qui deviendra Jean-Paul II, entre au grand séminaire de Cracovie pendant l’Occupation. Le séminaire est clandestin à ce moment-là, condamné par l’idéologie nazie. Il est ordonné prêtre en 1946 et pape en 1978. Il participe énormément à l’organisation de l’Église moderne. Il est particulièrement sensible aux jeunes et aux problématiques concrètes que rencontrent les croyants. Il met en place les première Journées Mondiales de la Jeunesse et développe le catéchisme de l’Église catholique. Le Pape Jean-Paul II consacre également130 audiences générales à la théologie du corps et de la sexualité, renouvelant l’approche de l’Église sur le sujet.
Enfin il est l’apôtre de la miséricorde. Son encyclique “Dives in Misericordia” est en un certain sens le programme de son ministère. « La miséricorde se manifeste dans son aspect propre et véritable quand elle revalorise, quand elle promeut, et quand elle tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le monde et dans l’homme (13) ». Saint Jean-Paul II apprend donc à Zidore à pardonner, à se montrer miséricordieux et à recevoir cette miséricorde. Il lui donne de nombreuses clefs de lecture du monde et guide ses relations comme ses actions. Homme de terrain et clairvoyant sur les problèmes contemporains, il encourage Zidore à allier exigence et bienveillance.

 

Scène 8 : Jeanne d’Arc au service du bien commun
La dernière scène de la fresque représente Jeanne d’Arc. Zidore est alors âgé de 18/19 ans. En action à cheval, elle emporte Zidore vers le reste de sa vie. Brûlée vive à 19 ans, Jeanne d’Arc a donné sa vie pour répondre à sa vocation. Elle s’engage pleinement dans la mission qui lui est confiée et ne se laisse pas arrêter par les difficultés. Jeune paysanne à la foi simple et solide, Jeanne d’Arc a rencontré de nombreux obstacles.
Ni sa condition pauvre, ni le fait d’être une femme ne l’empêche de réaliser ce qu’elle sait être bon. Au combat, elle montre la même compassion pour toutes les victimes et s’emploie à ne tuer personne. Elle accompagne Zidore pour qu’il s’engage et qu’il lutte pour ce qui en vaut la peine. Zidore peut répondre pleinement à son appel vocationnel, quel qu’il soit. Elle est la patronne secondaire de la France au côté de Sainte Thérèse de Lisieux. Zidore, suivant son exemple, se met au service de la société française et de sa population avec sa personnalité propre et ses capacités, participant toujours au bien commun.