Témoignages de Julie et Darine en 4e

julie-et-darine-1Pourquoi partir ?… Pour vivre.
Migrants, réfugiés, étrangers de toutes origines : derrière ces mots se cachent des réalités humaines que nos élèves de 4e 1 et 4e 2 ont découvert les 11 et 18 janvier. En relation avec notre atelier d’écriture sur le thème des origines, nous avons en effet échangé avec Julie et Darine, des jeunes femmes syriennes, institutrices à Alep et réfugiées en France depuis maintenant un an.
Elles sont venues raconter à un auditoire remarquablement attentif la vie dans un pays en guerre et leur exil dans une autre contrée, la nôtre.
Quotidien toujours difficile, parfois épouvantable, détresse de ne pas pouvoir continuer un métier et de voir partir les enfants, obstination à vivre, tous ces sujets ont été abordés lors de notre échange. Les élèves se sont montrés particulièrement sensibles à leur courage, et touchés du sort de ces enfants, là-bas. L’émotion ne fait pas tout : ils ont pu aussi comprendre ce que signifie concrètement le mot « guerre », mesurer la chance que nous avons ici, et prendre conscience du devoir d’accueil, de générosité et d’ouverture qui est le nôtre envers les réprouvés.julie-et-darine-2
Julie et Darine seront présentes lors de notre spectacle : leur récit aura enrichi notre réflexion sur l’Autre, qui vient toujours de quelque part, parfois dans la douleur.
Ainsi continuent-elles à transmettre, enseignant malgré tout peut-être le plus important : les valeurs humaines.

« On ne peut pas se voir si on ne regarde pas vers l’extérieur. » Sony LABOU-TANSI

Sonia LACAU, Céline ALONSO (professeurs de Lettres)

Après la visite de Julie, les 4e 1 témoignent :
« Les bombes représentent la violence et la stupidité d’une guerre qui n’a pas de raison pour mettre à mal l’enseignement. Mais elles représentent aussi le courage de Julie et de tous les migrants face à cette situation difficilement surmontable. Le futur est mis en danger, il faut être courageux. Et ces histoires sont une richesse qui n’a pas de prix. » Raphael GRANJON

« Julie m’a touché car elle a failli mourir plusieurs fois mais elle a gardé la tête froide et a voulu s’occuper des élèves, les mettre en sécurité. Elle est très forte est courageuse pour ne pas avoir eu peur de la mort. » Alex BRIERE

« Julie m’a énormément touchée quand elle a parlé de son école qui a reçu des bombes. Je pense à tous ces enfants qui auraient voulu apprendre et étudier. » Audrey BAKEROOT

« Je ressens de la tristesse et de la peine pour Julie car avant la guerre c’était une enseignante qui vivait comme nos profs et d’un coup, il y a des bombardements qui tuent des enfants de notre âge. Pour pouvoir vivre, elle a dû quitter son pays, sa ville, sa famille, sa maison pour venir en France et être en sécurité. Cet événement est tout simplement une tragédie. » Gilles MATUBA

« Sans eau, ni électricité, ni internet c’est ainsi qu’ont vécu les habitants d’Alep. Trois éléments que nous utilisons sans cesse et souvent trop. Ces courageuses personnes ont survécu à la guerre, elles essaient de s’en tirer mais la plupart du temps, elles y ont laissé la vie. Nous avons une vie de rêve. » Youssif YOKHANNA

« Julie m’a permis de comprendre ce qu’il se passait vraiment à Alep. Nous entendons beaucoup de choses à la télévision, dans les journaux, difficile parfois de démêler le vrai du faux… J’ai pu comprendre que la guerre arrivait au moment où l’on s’y attendait le moins, que cela n’arrivait pas qu’aux autres. » Charlotte REINAjulie-et-darine-3

Après la visite de Darine, les 4e 2 témoignent :

« Personnellement, je suis heureuse d’avoir rencontré Darine, qui m’a permis de savoir qu’en Syrie chaque jour, chaque seconde, les Syriens vivent la peur, la tristesse et la douleur. »  Oxana

« J’ai appris à quoi ressemble la vie dans un pays en guerre, ce que les habitants vivent au quotidien. »   Amos

« J’ai découvert que mes petits soucis, que je considérais comme des problèmes n’en sont pas vraiment lorsque je les compare à la tragédie qu’a vécu Darine. Je suis fascinée par son courage. Darine est un exemple pour tout le monde, comme toutes les personnes qui migrent, c’est par obligation et non pour le plaisir !

« C’est pour cela que tous les migrants doivent être accueillis et non pas regardés « de travers. Ils montrent tous à voir, si l’on prend le temps de leur parler, ce qu’est le courage. »  Karine

« Si l’on me demande un jour, ce que je pense de la guerre, je parlerai de Darine. » Anas

« Darine nous a confié que l’une de ses élèves a perdu la vie, dans sa maison, lors d’un bombardement. Et qu’aujourd’hui encore elle entend sa petite voix qui lui disait : « Mademoiselle, j’ai fini mon travail, vous pouvez me corriger s’il vous plaît ? Cette petite fille avait soif d’apprendre, elle aimait l’école. » Nicolas, Julie, Kahina, Lucas

« Après tout ce qu’elle a vécu, à 29 ans, Darine veut reprendre ses études, c’est son objectif, elle prendra des cours à la Sorbonne. J’avais peur de la blesser, de lui rappeler de mauvais souvenirs, en lui posant des questions. Elle a répondu à toutes. »  Arnaud